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Diplômé en période de crise - Mathieu Antier (p2008)

07 septembre 2020 Réseau
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Qui êtes-vous ?

Je suis Mathieu ANTIER, IFI2008, Responsable adjoint service assainissement au sein de la Communauté de Communes Le Grésivaudan. Mon parcours est assez diversifié avec des expériences dans le privé, le public, en France et à l’étranger.

 

Avez-vous des exemples de changements concrets que vous avez pu expérimenter après l’obtention de votre diplôme ?

J’ai régulièrement changé de poste, de région, de missions… Les changements, plus ou moins grands, font partie de mon parcours professionnel.

Crise et formation

Avez-vous subi les effets de la crise dans votre plan de carrière (un plan de carrière tout tracé que vous avez dû changer pour être compatibles avec des secteurs moins touchés, pour faciliter votre insertion professionnelle) ?

Non, je n’ai pas été touché par la crise liée au Covid-19, et elle a même permis de mettre en évidence des capacités d’adaptation de nos équipes qui n’auraient pas pu être mesurées autrement. J’ai la chance de travailler dans un secteur industriel (traitement des eaux usées) essentiel de notre société, qui doit assurer une continuité de service public en toutes circonstances, il a donc fallu faire preuve de flexibilité et d’inventivité. Nos équipes ont d’ailleurs été davantage sollicitées pendant le confinement.

Conseillez-vous d’adapter un parcours scolaire (choix des options/double diplôme) pour l’orienter vers des domaines moins impactés ou plus « d’avenir », quitte à le faire au détriment du parcours scolaire envisagé avant la crise ?

Il est évident que le monde actuel, basé sur une société de consommation, n’est pas viable sur le long terme, et que notre société est en pleine mutation. Tous les secteurs sont impactés par ce besoin d’évoluer vers une société plus vertueuse, ce qui va également créer de nouvelles filières, et en faire disparaître d’autres. En revanche, toutes les compétences sont cependant aujourd’hui nécessaires, et remettre en cause un parcours scolaire sur la crise n’est sans doute pas la solution : nous ne savons encore pas quel impact aura cette crise sur le long terme. Ce qui est évident, en revanche, c’est que la flexibilité et l’adaptabilité seront des qualités nécessaires pour pouvoir s’adapter et faire évoluer ses compétences en fonction de l’évolution de la société.

Avec le recul que vous avez maintenant, pensez-vous que la formation dispensée à l’école est encore utile/pertinente dans la société actuelle ? 

Le management est le nerf de la guerre en entreprise. Savoir garder la tête d’une équipe, prendre les bonnes décisions et maintenir une équipe construite est essentiel, surtout en période de crise. Concernant les aspects technique et scientifique, la formation initiale n’est de toute façon jamais suffisante : les technologies, les méthodes utilisées… sont en évolution permanente : il faut donc savoir s’entourer des bonnes personnes qui pourront nous renseigner, ou alors comment trouver les informations dont nous avons besoin. Il est évident, avec quelques années de recul, que la formation dispensée à l’école est adaptée : elle nous permet avant tout de savoir chercher les bonnes informations au bon endroit, ce qui est crucial pour étoffer son savoir en entreprise.

Crise et économie

Comment la crise de 2008 a-t-elle impacté les salaires ? Avez-vous une idée de l’impact de la crise actuelle ?

Je n’ai aucune idée de l’impact sur les salaires, qui n’est sans doute pas encore mesurable aujourd’hui.

Pouvez-vous estimer le temps qu’il faudra pour revenir la situation économique qu’on connaissait avant cette crise ? Pensez-vous que ce sera plus ou moins long qu’en 2008/2009 ? A votre avis, combien de temps faudra-t-il aux entreprises pour revenir à leur état normal ?

Le contexte est complètement différent. La crise de 2008 était avant tout une crise financière, alors que nous sommes aujourd’hui dans une crise initiée par un problème sanitaire, ce qui change beaucoup de choses au niveau des conditions de sortie de crise. Je ne suis pas persuadé que nous retrouverons un jour le même fonctionnement dans les entreprises, et ce n’est pas mon souhait. Il a été prouvé qu’il était possible de faire du télétravail en masse, par exemple, ce qui était difficilement concevable auparavant. L’intérêt stratégique de relocaliser certaines entreprises a été clairement démontré... Enfin, l’impact de cette crise est fortement lié aux secteurs touchés : le tourisme, l’aéronautique, la culture… seront sans doute bien plus touchés sur le long terme que des secteurs comme l’agroalimentaire, l’environnement…

 




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